Jack Reacher : Never Go Back

Jack Reacher : Never Go Back
2016
Edward Zwick

Sorti un peu de nulle part et loin de se reposer sur la saga littéraire la plus populaire qui soit, le premier Jack Reacher avait été une très bonne surprise, nous proposant un film d’action efficace doublé d’un thriller intéressant, mettant en avant un homme providentiel à la classe infinie, le genre de dieu vivant qui revient sur le devant de la scène alors qu’on croyait la légende devenue un mythe comme on a pu en voir dans Taken ou John Wick, deux autres excellents films du genre dont le second a apparemment réussi le tour de force de proposer une suite encore plus aboutie (vivement sa sortie française pour vérifier ces dires). Cette fois, il semblerait qu’on se rapproche plus d’un Taken 2, reprenant son personnage charismatique pour une histoire et un dynamisme bien en deçà du premier.

Il n’y a pas que Meetic, Tinder et autres réseaux de rencontres pour trouver quelqu’un, il suffit parfois de simplement se tenir au courant de qui a reprit son ancien boulot. Ex major de l’armée, Jack Reacher (Tom Cruise) entretenait jusqu’alors une correspondance écrite avec la nouvelle major Susan Turner (Cobie Smulders), mais le jour de leur rencontre en chair et en os cette dernière fut embarquée pour haute trahison. Incrédule, Jack va alors enquêter sur ce qu’il soupçonne d’être un coup monté.

Le film démarre effectivement très mal : on nous réintroduit un personnage qui n’en avait pas besoin au travers d’une séquence plus grotesque que classe, puis on enchaîne sur une romance téléphonée pas bien passionnante avec une histoire de conspiration comme on a pu en voir des centaines. Pire, le héros passe d’énigmatique à arrogant avec un acteur qui se donne un rôle flatteur en se rajeunissant (il est décrit comme dans la quarantaine, et non la vraie décennie suivante qui le caractérise) et en s’offrant un flirt avec une femme de vingt ans sa cadette, une habitude lassante d’autant que les deux acteurs cabotinent pas mal. Le côté fantôme introuvable du personnage est passé à la trappe, l’enquête est poussive, les antagonistes caricaturaux, l’histoire médiocre et le dénouement ridicule. Tout cela est vrai, mais le film vaut largement le détour pour une raison : Danika Yarosh. L’un des principaux enjeux du film sera Samantha, la fille supposée de Jack Reacher, incarnée avec talent par ladite actrice tout juste majeure. Véritable bouffée d’air frais au sein du film, elle est de loin le personnage le plus attachant et intéressant, loin d’être un simple side-kick là pour faire rire. Ses interventions sont intelligentes, ses répliques drôles et émouvantes, l’actrice est formidable et sa beauté ahurissante. Le coup de foudre est immédiat et impossible de détourner le regard. Donc oui, le film semble avoir été fait pour de mauvaises raisons (faire du fric et gonfler l’ego de son acteur) et son écriture est globalement mauvaise, mais tout n’est pas à jeter et le film reste un divertissement honnête avec suffisamment de scènes d’action pour se laisser regarder entre deux interventions miraculeuses de la jeune recrue.

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