Yesterday

Yesterday
2019
Danny Boyle

Après le feel-good movie Music of my life qui était une publicité géante pour Bruce Springsteen avec un pakistanais en tête d’affiche, place maintenant à une publicité pour les Beatles avec un indien. Deux films se faisant terriblement écho, d’où une crainte de redondance des thématiques, mais avec un héros plus âgé et quelques divergences d’inspirations ainsi qu’une approche différente, il y avait l’espoir d’y voir quelque chose de plus puissant, surtout avec Danny Boyle à la barre.

Chanteur raté qui n’a jamais réussi à décoller malgré tous les efforts de son amie et manager Ellie (Lily James), Jack Malik va se réveiller un beau jour dans une chambre d’hôpital suite à accident de vélo. En plus de deux dents en moins, en parlant avec les gens il va se rendre compte qu’autre chose a disparu : Les Beatles. Les gens ne les connaissent pas et aucune trace d’eux sur internet, comme s’il avait basculé dans une réalité alternative. Il va alors tenter le tout pour le tout et s’approprier leurs musiques de légende.

Tout d’abord deux choses ne vont pas avec le pitch de base. Si ce cas de figure se présentait pour moi, je serais foutrement incapable de me rappeler dans son intégralité d’une chanson, quel que soit l’artiste. Et puis franchement, les Beatles ? Aujourd’hui ? Alors oui, il n’y a pas d’âge pour apprécier de la bonne musique, mais globalement les goûts actuels sont minables, valorisant des textes salaces, pour ne pas dire atrocement vulgaires, où le talent de chanteur s’est fait la malle, remplacé par du vocodeur qui fait mal. Donc c’est bien beau de se dire que ces titres sont mythiques et ne peuvent que casser la baraque quelle que soit l’époque, mais dans la pratique, surtout quand on a jamais réussi à décoller, c’est perdu d’avance. C’est beau de naïveté… Et c’est globalement le problème qu’on pourra reprocher au film, en plus d’une écriture passablement prévisible et clichée (le coup de la manager cupide interprétée par Kate McKinnon reste néanmoins drôle) : tout est bien trop facile et bienveillant. Au moins le scénario se rattrape avec quelques surprises par rapport à cet univers parallèle, puisque la non existence des Beatles n’est pas le seul changement, mais au final le film ne s’en sert pour ainsi dire pas du tout. Il y avait un potentiel monstrueux à exploiter, et c’est si dommage. Reste donc une histoire conceptuelle sympathique, mais effleurant à peine son sujet.

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