Happiness Therapy

Happiness Therapy
2013
David O. Russell

Voici l’un des grands favoris aux Oscars, nominé dans huit catégories dont meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario adapté (étant issu du livre Silver Linings Playbook de Matthew Quick) et les meilleurs acteurs / actrices toutes catégories. Le film a déjà écumé beaucoup de festivals, et un prix revient souvent, dont aux Golden Globes : meilleure actrice pour Jennifer Lawrence, déjà nominée pour les Oscars en 2011 pour sa performance dans Winter’s Bone. Une reconnaissance impressionnante, surtout quand on sait qu’il s’agit d’une romance, genre habituellement snobé.

Le film raconte l’histoire de vies brisées et au destin lié. Ancien professeur d’histoire, Pat (Bradley Cooper) a eu le malheur de trouver sa femme sous la douche avec un de ses collègues, le tout sur la musique de son mariage. Dans une fureur dévastatrice, il tabassa ledit briseur de ménage, le condamnant à huit mois d’internement psychiatrique. À sa sortie, il ne pense qu’à une chose : se reconstruire. Et alors qu’il était invité chez des amis, il fit la rencontre de Tiffany (Jennifer Lawrence), une pauvre veuve dépressive et désœuvré qui cherche elle aussi à se reconstruire. Deux âmes errantes que d’aucuns jugeraient fous, mais prétendre au bonheur n’est-il pas un rêve insensé ?

Loin des classiques de la comédie romantique, le film nous place dans un contexte peu joyeux où personne n’est satisfait de sa vie, avec le spectre de la mort et de la maladie mentale. On peu même qualifier le film de triste, avec Robert De Niro en permanence au bord des larmes et le regard de chien battu de Bradley Cooper, deux immenses acteurs, mais qui passeraient presque inaperçus à côté de la grande force du film : Jennifer Lawrence. D’une beauté électrisante, la jeune actrice éclipse magistralement tous les autres tant l’intensité et la sensibilité de son personnage la porte de manière éblouissante. On notera au passage le choix judicieux de Julia Stiles pour incarner sa sœur, de par sa ressemblance physique et son charme incroyable, qu’on ne remerciera jamais assez pour nous avoir offert une cinquième saison de Dexter inoubliable. Pour ce qui est de l’histoire en elle même, on pourra un peu pester contre un certain manque de rythme et une histoire limitée, mais on préférera se concentrer sur l’humour noir et décalé de qualité – le running gag de Chris Tucker est très bon -, sa puissance émotionnelle, ses personnages charismatiques, et sa poésie romantique. Pas sûr de tenir là le meilleur film pour les Oscars, mais il est certain que Jennifer Lawrence mériterait indiscutablement de gagner.

Cette entrée a été publiée dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire