Silent Hill

Silent Hill
2006
Christophe Gans

Comme pour son aîné Resident Evil, le film est lui aussi basé sur une saga de jeux-vidéo qui a révolutionné le survival-horror. Mais les jeux comme les films se différencient sensiblement au niveau de l’approche : si le premier joue clairement la carte de l’action (décérébré), celui-ci s’oriente quasi entièrement vers le psychologique. Une technique qui en fera sursauter plus d’un !

Reprenant principalement l’histoire des Silent Hill 1 et 3, empruntant aussi l’ambiance du 2 et l’approche technique du 4, le film prend place dans une famille américaine en proie à lourds problèmes. Leur fille adoptée, Sharon, est victime de terribles crises de somnambulisme et de dédoublement de la personnalité, la poussant à dessiner des scènes de violences atroces. Ne supportant plus de voir sa fille souffrir ainsi, sa mère Rose (Radha Mitchell) décide de prendre les choses en main, contre l’avis du père (Sean Bean), et de l’emmener à Silent Hill, ville réputée hantée, qu’elle cite sans cesse dans son sommeil. Mais arrivées sur place, une jeune fille apparue sur la route et Rose se heurta la tête en voulant l’éviter. Au réveil, Sharon a disparu et elle se retrouve seule livrée à une ville inhospitalière où règne les ténèbres et les démons.

Pour ceux qui connaissent les jeux, il s’agit tout simplement d’un must de la crise cardiaque, au même titre qu’un Dead Space : tout deux infaisables de par l’angoisse générale, à moins que je ne soit trop réceptif pour ce genre de jeux. Encore est-il que le film respect parfaitement la charte du jeu – et pour cause, c’est un travail de fan – entre le brouillard, les changements de décors, l’aspect de la ville, les classiques hôtels et autres hôpitaux, et le design des monstres, très réussis. Grâce à son budget astronomique pour un tel projet (50 M$), le film se dote aussi de jeux de lumières intelligents et d’effets-spéciaux de qualité. Le tout au service d’une histoire classique et sans tellement de surprises, mais efficace et amenant l’univers du jeu avec brio. Seule ombre à ce tableau : le casting. Sans être exécrable, les acteurs, et surtout actrices, surjouent péniblement et n’arrivent pas à faire transparaître l’émotion. Bien évidemment, la cohérence est pour ainsi dire nulle, mais qu’importe. Univers diaboliquement génial et ambiance maîtrisée, le film s’impose tout de même sans mal comme l’un des meilleurs du genre. Reste à savoir si la suite saura exploiter cet héritage pour le moins solide.

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