Boruto : Naruto, le film

Boruto : Naruto, le film
2015
Hiroyuki Yamashita

À force d’aller toujours plus loin dans la démonstration de force et la démesure, Naruto fonçait droit dans le mur à vouloir continuer dans la surenchère. Le manga n’avait donc pas d’autre choix que de proposer autre chose pour poursuivre l’aventure. Personnellement, j’aurais énormément apprécié que la folie des combats cesse, se concentrant sur ses personnages qui méritaient à la fois plus de développement mais aussi de couler enfin des jours heureux. Finalement non, on repartira sur une nouvelle génération, comme rebootant le manga en repartant de zéro pour nous refourguer la même chose.

Se déroulant 13 ans après la fin de Naruto the Last et de l’anime Shippuden, le film nous introduit la toute nouvelle génération emmenée par Boruto, le fils de Naruto, enfin devenu Hokage (l’OAV sur son sacre est une honte absolue au passage, alors même que ça aurait dû être le moment le plus important de tout le manga). Comme son père avant lui, il fait parti de l’équipe 7, faisant équipe avec Sarada, fille de Sakura et Sasuke, et Mitsuki, fils d’Orochimaru (avec qui ???), le tout sous la houlette de Konohamaru, devenu instructeur. Alors que se profile l’examen de Chunin, Boruto va prendre la voie de la facilité, se servant d’une toute nouvelle technologie pour pouvoir sortir des attaques surpuissantes sans avoir à s’entraîner pour les maîtriser. Pendant ce temps, l’Hokage de l’ombre qu’est Sasuke va enquêter sur deux étranges individus louant les préceptes de Kaguya, l’antique princesse qui voulait réduire en esclavage le monde entier.

Point faible de Naruto the Last, essayer d’étendre la menace Kaguya qui n’avait que trop duré n’était pas une bonne, et ici on nous en rebalance une couche encore plus improbable puisqu’on ne saura même pas d’où sortent les deux gugusses. Pire, les nouveaux personnages ne sont pas folichons, Boruto étant un copié-collé de Naruto et Sarada de Sakura (comme pratiquement tous les enfants, copies physiques et mentales de leurs parents), sans en approcher le niveau de charisme, même de loin. Boruto s’avère même être une tête à claque de première doublée d’un enfant indigne. Seulement voilà : même les anciens personnages ne sont plus au niveau. Naruto est devenu un père indigne, Hinata et Sakura sont réduites au simple statut de femme au foyer, Gaara a une nouvelle coupe dégueulasse, les trois autres Kage ont changé (et l’une des remplaçantes est inconnue au bataillon), et pire de tout, Killer B sera tué dans l’indifférence la plus totale au cours du film. Ça ne sera ni déploré, ni même évoqué. Seul Sasuke semble en sortir grandi puisqu’étant l’enquêteur de l’ombre, tout en étant plus présent pour sa famille que Naruto et jouant même les mentors pour Boruto. La qualité de l’animation est irréprochable, les combats sont cool et l’idée d’assister à un nouvel examen Chunin est excitant, mais en dehors de ça les déceptions sont nombreuses et notre héros d’enfance se voit traîner dans la boue. Au final il reste classe, a ses grands moments et retrouve le droit chemin, mais le passage de flambeau n’inspire pas beaucoup. Par curiosité je donnerais sa chance à l’anime qui suit, mais sans grande conviction…



PS : Je viens de commencer l’anime et trois choses m’horripilent : l’histoire démarre avant ce film, nous refourgue un copié-collé de la première saison de Smallville avec tour à tour chaque habitant de la ville possédé, et la toute première scène tease un combat avec un Boruto plus âgé d’une poignée d’années où l’on apprend que Naruto est mort. Soit c’est ce que croit le personnage mais en réalité il se cache, soit le mangaka peut crever avec sa suite lamentable.

Cette entrée a été publiée dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire