Mon Garçon

Mon Garçon
2017
Christian Carion

Si des tournages pharaoniques le cinéma s’en est payé un paquet, il est vrai que le temps de tournage moyen a explosé ses dernières années, et pour cause. Avec l’arrivée du numérique, le coût en bobine n’est plus, remplacé par des disques durs bien moins onéreux et sur lesquels tiennent bien plus de temps d’enregistrement. De ce fait, refaire moult fois les scènes est beaucoup moins problématique et pratiquement plus aucun film ne se tourne en moins d’un mois ou deux. Voir des gens aller à contre-courant est donc intéressant, cherchant à capturer l’instant premier avec plus d’authenticité, et ce film là est justement un exercice de style intéressant puisque non seulement le tournage n’a duré que six jours, mais en plus l’acteur principal découvrait le scénario en même temps qu’il tournait.

Travaillant à l’étranger et n’étant plus avec la mère de son enfant (Mélanie Laurent) depuis longtemps, Julien Perrain (Guillaume Canet) va revenir en urgence suite à l’annonce tragique de l’enlèvement probable de son fils, porté disparu depuis deux jours. Sentant la police trop passive et n’osant pas utiliser des méthodes plus brutales mais efficaces, il va choisir d’enquêter seul de son côté pour tenter de sauver son fils.

Le concept du père cherchant son enfants par tous les moyens sonne effectivement familier, et pour cause : Taken est passé par là. Plus psychologique et moins bourrin, le film une alternative intéressante, mais pas forcément très aboutie. Faute d’enquête très poussée, on ne cherchera pas tellement à savoir qui sont les gens qu’on croise ni pourquoi ils sont là, ne faisant qu’un travail de surface, et au final le scénario n’est qu’un enchaînement bien trop pratique. Le suspense n’a pas le temps de monter qu’on a directement la confirmation que la piste est la bonne, et à aucun moment on ne verra l’enquête piétiner ou sentira le héros patiner. Les méthodes sont bonnes et il n’hésite pas à faire ce qui doit être fait, mais le film n’ose pas aller trop loin non plus et l’histoire ne semble même pas essayer de nous surprendre. La démarche et les intentions sont bonnes, mais l’histoire est trop lisse pour pleinement convaincre.

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