Le Dernier jour de ma vie

Le Dernier jour de ma vie
2017
Ry Russo-Young

Tout juste sept ans après la sortie du roman de Lauren Oliver, son best-seller passe par la case cinéma pour le bonheur de quelques fans, mais surtout l’indifférence générale. Si les critiques furent plutôt bonnes, c’est à peine plus d’un million et demi de spectateurs qui se sont déplacé aux Etats-Unis pour voir le film, refroidissant largement les diffuseurs dans le reste du monde où son exploitation fut marginale. Certes, les coûts de productions furent minimalistes (cinq millions de dollars), mais avec seulement 14 M$ dans le monde, l’échec fut sans appel. Petit bijou passé inaperçu ou petit film de niche qui ne parlera qu’aux fans ?

Si je vous parle de boucle temporelle, vous allez immédiatement penser – à priori si votre culture cinématographique vous le permet – à deux excellents films du genre : Un jour sans fin et Edge of Tomorrow, tous deux sous le signe de le comédie bien que le second soit aussi un bon gros film de guerre SF. Eh bien ici le principe est reprit dans le cadre d’une teen-comédie classique où une certaine Samantha (Zoey Deutch), lycéenne en dernière année, revit en boucle sa dernière journée. Morte dans un accident de voiture le 13 février à 0h39, elle continue pourtant de se réveiller sans cesse la veille à 6h50, comme si de rien n’était.

Si vous saviez que demain serait votre dernière journée et si vous saviez exactement ce qui va se passer, que feriez-vous ? Voilà exactement ce que propose le film entre incrédulité, énervement, amusement, auto-destruction et tentative de rédemption. On nous dresse le portrait d’une ado lambda, un peu fâchée avec sa famille, entourée des mauvaises personnes et qui ne sait pas comment être elle-même au milieu d’une masse uniforme où chaque tentative d’originalité est perçu comme une agression ou une hérésie à combattre. Au fond c’est assez réaliste et parmi tous les clichés ambulants certain s’y retrouveront, et ne serait-ce que pointer du doigt la moutonnerie ambiante et les dérives de la victimisation c’est déjà énorme, d’autant que le principe cyclique donne un emballage plus séduisant et recherché au film. Néanmoins, entre l’aspect téléfilm et les acteurs pas toujours au top, mais aussi et surtout des réactions un peu trop plates et longues à arriver (peut-on réellement revivre exactement la même journée deux fois de suite sans tiquer ? Et comment peut-on mettre des semaines à comprendre ce qui saute aux yeux d’emblée ?), il est difficile de s’enthousiasmer outre mesure. Une petite idée sympa et globalement le film est plutôt réussi, mais clairement le scénario aurait mérité d’être plus poussé.

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