Spider-Man Homecoming

Spider-Man Homecoming
2017
Jon Watts

Bien avant que Marvel et Disney ne relancent la mode des super-héros, ils se faisaient plus discrets au cinéma et peu pouvaient prétendre attirer autant les foules que la trilogie originelle des Spider-Man débutée en 2002. Seulement voilà, si le personnage fait parti des plus iconiques de l’histoire et que tout le monde attendait avec une impatience colossale un quatrième volet, en 2012 Sonny a déçu bien des fans en préférant carrément rebooter la franchise. Malgré des qualités indéniables, The Amazing Spider-Man n’était en fait rien de plus qu’un remake déguisé, reprenant la même trame, copiant certains plans et même son méchant était en fait une copie de celui du premier film avec lui aussi la voix de son double maléfique dans sa tête. Les résultats furent décevants dans la mesure où il a été le moins rentable de tous, mais avec 758 M$ pour un budget de 230 M$ l’opération restait très rentable et ils voulaient croire en l’avenir, planifiant pas moins de trois suites et une poignée de spin-off. Seulement deux ans plus tard quand la suite sortie, le public resta une fois de plus dubitatif face à une histoire qui sentait encore le réchauffé, l’ombre des « vrais » Spider-Man planant toujours. Budget en hausse, résultats en baisse : il fallait réagir. Face aux Marvel de Disney, Sonny ne valait plus grand chose et nombreux étaient ceux à attendre une seule chose : le retour de leur héros préférés chez les Avengers. Après d’âpres négociations (Marvel fait le film et touche l’argent des produits dérivés tandis que Sonny assume les frais de production et touche l’intégralité des recettes en salle) le rêve de beaucoup a prit forme. Après une introduction remarquée et très appréciée dans Civil War, il était temps de voir le petit Spidey voler de ses propres ailes dans un film solo.

Lui qui se voyait déjà comme un des Avengers, Peter Parker alias Spider-Man (Tom Holland) s’en est finalement retourné à sa vie de lycéen banal, ou presque. Il continue à essayer d’éradiquer le crime, mais la plupart du temps ses actions ne servent à rien et il attend fébrilement le coup de fil de Tony Stark (Robert Downey Jr.) ou de Happy (Jon Favreau). Ayant le sentiment de ne pas être prit au sérieux, quand Peter va découvrir qu’un réseau d’armes extraterrestres s’est organisé autour de sa ville, il va mener lui même l’enquête, se confrontant à une grande menace : le Vautour (Michael Keaton).

Le film partait avec un énorme handicap : il met en avant un troisième interprète différent pour l’homme-araignée en l’espace de quinze ans. The Amazing Spider-Man en avait largement souffert, mais les choses étaient très différentes. En 2012 le film était un remake quasi intégral d’un film sorti tout juste dix ans plus tôt, reprenant la même origin story et bien d’autres éléments tant scénaristiques qu’artistiques. Ici, le film ne revient pas une énième fois sur l’origine du super-héros, tout juste l’évoque t-il. On le retrouve directement avec sa tante May (Marisa Tomei), en costume, déjà introduit dans un précédent film et porté par une franchise riche de déjà 16 opus avec les présences plus ou moins importantes de figures de l’univers comme Tony Stark, Happy, Pepper (Gwyneth Paltrow) ou encore Captain America (Chris Evans). Ça n’est plus un film à part qui se passe dans sa bulle, l’univers reste cohérent avec lui-même contrairement à certains autres film centrés sur un seul héros. Rien qu’en terme d’intentions, le film avait déjà bon.

Dans sa construction, le film reste très similaire aux autres films Marvel, à savoir un héros face à un méchant, avec une ou deux confrontations avant le combat de fin, le tout à la sauce habituelle avec ce qu’il faut d’humour et d’action, même si côté spectaculaire on a vu mieux. Néanmoins, chose intéressante ici, le méchant n’en est pas totalement un, ses intentions étant presque louables à la base, voulant réparer une injustice première. Comme à chaque fois la formule marche bien, d’autant que Spidey est un plutôt bon personnage, le jeune fougueux de la bande, entouré par des acolytes sympathiques comme « Michelle » (Zendaya), la rebelle qui envoie chier tout le monde sans complexes, sans compter qu’elle a un charme fou avec sa crinière ébouriffée. Le film nous réserve aussi de belles surprises avec la combinaison de Spidey, loin d’être aussi anodine qu’une simple tenue moulante. La cuvée n’est pas exceptionnelle et on est loin du visuel grandiose des trois premiers Spider-Man, qui étaient en revanche plombés par des scénarios un peu vides et un côté cartoonesque parfois insupportable, mais entre un fun très présent, un dynamisme indéniable et quelques perles comiques, on tient là la meilleure itération cinématographique du super-héros tisseur de toiles. Un peu trop facile et la recette Marvel mériterait d’être quelques fois bousculée, mais l’efficacité est une fois de plus au rendez-vous.



Disponible en version vidéo complémentaire :
https://www.youtube.com/watch?v=JFfEjTadUg0

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