Juste la fin du monde

Juste la fin du monde
2016
Xavier Dolan

J’en avais le pressentiment à force d’entendre parler de son travail à droite et à gauche, et j’ai finalement décidé de me lancer avec Tom à la ferme pour découvrir l’univers du supposé génie Xavier Dolan. La confirmation tomba : l’homme n’a – dans ce film en tous cas – aucun talent que ce soit dans le jeu, l’écriture ou la réalisation. Seulement juger un homme sur un seul film est un peu léger et l’engouement autour de ce rassemblement extraordinaire de stars françaises donnait à réfléchir.

Adaptation d’une pièce de théâtre de Jean-Luc Lagarce, le film raconte le retour de Louis (Gaspard Ulliel) dans sa famille après douze ans d’absence, ayant choisit de vivre sa vie d’artiste de son côté en laissant le passé derrière lui. Entre une sœur (Léa Seydoux) qu’il n’a pas vu grandir, un frère (Vincent Cassel) auquel il n’a pas assister à son mariage (avec Marion Cotillard) et une mère veuve (Nathalie Baye) abandonnée à son propre sort, il s’attendait forcément à un accueil assez froid, mais c’est pour lui la dernière chance de les voir, sa mort étant imminente.

Le principe du film était, selon les propres mots du personnage principal, un mourant qui vient dire adieu à sa famille. Forcément, il n’allait pas dire « Yo je vais mourir dans quelques semaines » à peine le pallier de la porte franchi, surtout pas après douze ans d’absence et autant de raisons d’une certaine tension, mais tout de même. Pour un film d’à peine 99 minutes, on a rarement vu autant de longueurs, de conversations inutiles et interminables. Bien sûr, la séparation fut telle qu’il est devenu un étranger au sein de sa propre famille et le malaise implique des conversations banales, donc pendant la première partie la démarche du film est compréhensible, mais ça reste difficilement supportable de mollesse et le jeu des acteurs est atroce en dehors de Louis. On attendra ensuite vainement que les choses bougent et on verra arriver le générique de fin avant même que le film ne démarre vraiment, passant complètement à côté de son sujet. Pire, les personnages partent totalement en vrille sur la fin et la cohérence se fait largement la malle. Quelques passages piquants, de vives réactions pour le spectateur (somnolence ou rage) mais les excuses manquent pour justifier ces vaines engueulades.

Cette entrée a été publiée dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire