Jessica Jones

Jessica Jones
2015
Melissa Rosenberg

Je n’avais pas spécialement prévu d’en parler, mais il semblerait que les futurs Defenders, dont le tournage est imminent pour une diffusion prévue fin 2017, soient voués à jouer un rôle important dans le Marvel Cinematic Universe. Forcément un cran en dessous du modèle absolu que représente Daredevil, la détective privée Jessica Jones occupe la seconde place des séries phares du service de vidéos à la demande Netflix et il est probable qu’elle devienne une Avengers dès le troisième grand rassemblement prévu pour Mai 2018. Un fait loin d’enthousiasmer autant que pour l’avocat / justicier, mais cette seconde série tant à prouver l’intérêt de ce nouveau pendant télévisuel de l’univers Marvel.

Très loin du Hell’s Kitchen réaliste du diable œuvrant la nuit, on est ici en plein jour avec une héroïne aux supers-pouvoirs (grande puissance musculaire) : Jessica Jones (Krysten Ritter). Orpheline recueillie par la mère d’une enfant star devenue chroniqueuse-radio vedette, Trish Walker (Rachael Taylor), Jessica avait, après l’incident qui tua sa famille et fit d’elle une surhumaine, tenté de mener une vie normale et même devenir une super-héroïne, mais une autre personne dotée de dons hors normes fit d’elle une détective privée alcoolique et solitaire : Kilgrave (David Tennant). Capable de manipuler l’esprit des gens, il fit de Jessica sa femme par obligation, allant jusqu’à la pousser au meurtre (la femme de Luke Cage (Mike Colter), un autre Defenders déjà très présent dans la série dont sa propre série débarque en septembre). Miraculeusement délivrée de ses griffes, la menace de son retour va la faire plonger dans une terrible spirale.

Si on a encore du mal à voir comment cette nouvelle recrue va pouvoir cohabiter avec quelqu’un d’aussi différent que Daredevil, Netflix confirme sa suprématie et sa capacité à renouveler un genre que tout le monde annonce comme en voie d’extinction : les super-héros. Loin d’être aussi puissante que le premier arrivé à Hell’s Kitchen, et mettant de surcroît pas mal de temps à vraiment décoller, Jessica Jones apporte à son tour pas mal de fraîcheur dans le paysage télévisuel au travers de personnages forts portés par des acteurs excellents, se traduisant par une histoire pas mal du tout. Avec Kilgrave, on tient un méchant des plus emblématiques dont le charisme et l’ambiguïté rappellent l’exceptionnel Sylar de Heroes, qui arrivait presque à sauver une série en perte de vitesse après une première saison brillante. On se demande alors comment la série va pouvoir maintenir le niveau tant une grande part de la sympathie reposait sur lui, mais après tout, tout reste à faire avant les Defenders puisqu’en dehors de la toute dernière scène du dernier épisode le laissant présager, Jessica Jones n’est pas encore une super-héroïne dans cette première saison, contribuant à l’écart d’intérêt par rapport à la saison 1 de Daredevil qui arrivait à raconter le cheminement du héros en parallèle de ses interventions nocturnes effectives d’emblée.

Ainsi dont, si cette première saison arrive à nous convaincre, c’est plus de par son antagoniste et les personnages secondaires (incluant une avocate féroce interprétée par Carrie-Anne Moss et le retour de l’infirmière campée par Rosario Dawson), même si le policier Will Simpson (Wil Traval) perd en intérêt sur la fin. Il faut dire que l’interprète de Jessica Jones, aperçue dans diverses séries, ne paye pas de mine et a du mal à s’imposer comme fille bad-ass et surpuissante, contrairement à Luke Cage, tout de suite plus crédible en indestructible. Entre de bons acteurs, une réalisation stylée, des effets spéciaux pas trop moches, une bonne histoire et un rythme maîtrisé sur la fin, on se prend au jeu et l’expérience est concluante, sans pour autant s’extasier du futur possible de la série, tout juste est-on curieux de la perspective d’une alliance, mais c’est déjà prometteur.

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