Still Alice

Still Alice
2015
Richard Glatzer, Wash Westmoreland

Parmi les petits films indépendants qui se sont fait la part belle aux derniers Oscars, celui-ci offrit à Julianne Moore le premier Oscar de sa carrière, confirmé dans la totalité des cérémonies auxquelles elle était nominée. Il était temps après plus de 30 ans de carrière, même si cela n’a pas tellement aidé à la distribution du film, sorti dans la plus grande discrétion dans une poignée de salles en France. La grande question était de savoir si le film valait au delà de la prestation de son actrice, et la réponse est oui.

Maladie de vieux qui s’assimile souvent à de la sénilité, à la différence que cela affecte aussi la mémoire à long terme, Alzheimer touche malheureusement aussi dans de très rares cas des personnes plus jeunes, comme ce fut le cas pour Alice (Julianne Moore). Professeure de linguistique de renom, elle se perdit un jour sur son campus lors de son jogging, lieu qu’elle connait pourtant par cœur. Après une batterie de tests le verdict tombera, la plongeant d’effroi à l’idée de se perdre elle-même et de devenir un fardeau pour ses proches.

Tout le monde ou presque a déjà côtoyé une personne âgée suffisamment longtemps pour s’exaspérer d’une mémoire à court terme défaillante qui, tel un vieux disque rayé, tournerait en boucle sur une poignée de conversations inlassablement répétées. C’est déjà un bon début, mais quand le problème se généralise, le phénomène se multiplie et viendra un jour où l’entourage craquera et décidera de lâcher cette personne, surtout que ces gens là ne prennent pas en considération leur maladie dans leurs réflexions et donnent l’impression de ne faire aucun effort pour simplifier la vie aux autres. Des problèmes très bien abordés par le film, même s’il n’apportera évidemment aucune solution (quoique). Pour épauler l’exceptionnelle Julianne Moore dont les prix sont tous mérités, la somme de talents engagés est impressionnante, avec la très inspirée Kristen Stewart et les deux piliers que sont Kate Bosworth et Alec Baldwin. L’évolution est intéressante, humaine et émouvante sans tomber dans le sentimentalisme déplacé, et même si l’approche est classique le film possède suffisamment d’idées originales pour se distinguer. Loin de l’arrogance des films à Oscars, on a là un film sincère et touchant avec une formidable direction d’acteurs, qui ne s’adresse pas qu’aux cinéphiles exigeants.

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