Kon-Tiki

Kon-Tiki
2013
Joachim Rønning, Espen Sandberg

En 1947, un scientifique norvégien a tenté une aventure folle dans le but de prouver sa théorie sur la colonisation des Philippines : effectuer quelques 8000 km séparant le Chili des îles océaniques dans les mêmes conditions qu’à l’époque, à savoir sur une simple barque faite de bois et de cordes, dotée d’une rame et d’une voile comme gouvernail. Une expédition à haut risque, dont le documentaire a gagné en 1952 l’Oscar, et qui a fait ici l’objet d’une adaptation cinématographique ambitieuse. Un film pourtant norvégien et qui avait tout du projet extrêmement risqué, mais qui a réussi à bien s’exporter, et grâce à un énorme succès à domicile, il est finalement rentré dans ses frais. Le film a joui d’une belle renommée, lui offrant son ticket d’entrée dans les plus prestigieuses cérémonies, même si pour d’obscures raisons l’ennuyeux Amour lui a ravit l’Oscar du meilleur film étranger, et suite à ça les réalisateurs ont eu l’incroyable opportunité de réaliser le cinquième Pirates des Caraïbes prévu pour l’été 2017, projet qui tombe sous le sens après cette épopée aquatique.

Après une petite amorce pour expliquer le personnage de Thor (héros du récit) et ce qui a conduit à cette expédition périlleuse, le gros du film se concentre donc sur la poignée d’homme à bord de la modeste barque pour une durée initialement estimée à une centaine de jours (101 au final, donc remarquable de précision). On suit donc leur voyage avec tous les problèmes survenus, allant du manque de nourriture aux menaces sous-marines en passant par les dangers climatiques. Des conditions extrêmes qui influent inévitablement sur le moral entre la grande proximité qui peut créer des tensions et le doute perpétuel quant à la réussite de l’opération. Comme pour L’Odyssée de Pi ou le récent Invincible, cette survie en haute mer est donc pleine de rebondissements et de temps forts, reprenant les classiques du genre comme l’attaque de requins, le passage de baleines ou la visite nocturne d’étranges poissons luminescents. Le film n’innove pas tellement et le casting n’a pas non plus l’occasion de prouver sa valeur, d’autant que l’équipage devient très vite une bande de vieux barbus préhistoriques indissociables, mais le résultat est tout de même puissant. Malgré un budget presque risible face aux mastodontes du genre, le film possède quelques scènes impressionnantes d’un réalisme incroyable, notamment toutes les scènes sous-marines, et visuellement c’est irréprochable. Le rythme est lui aussi très bon, le film ne possédant presque aucun temps mort et la durée étant raisonnable. Une belle épopée tirée d’une grande histoire, démontrant que la grandeur d’un homme vaut pour son courage, et le film est en plus une belle réussite artistique.

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