Under the Skin

Under the Skin
2014
Jonathan Glazer

En voilà un film qui a su faire parler de lui. Annoncé comme un ambitieux projet du cinéma indépendant, le film avait presque uniquement fait parlé de lui pour une unique raison : la présence à l’écran de Scarlett Johansson en tenue d’Eve, soit l’un des fantasmes les plus absolus de la gente masculine. Mais quand les premiers échos tonitruants de la presse retentirent, ce fut le monde entier des cinéphiles qui retrouva sa curiosité attisée.

Officiellement, le film raconte l’histoire de Laura (Scarlett Johansson), une extraterrestre qui vient tout juste d’entrer en possession d’un corps humain. Elle va alors se servir de sa nouvelle apparence corporelle pour attirer dans sa toile une foultitude d’hommes dans le but de leur récupérer la peau pour que ses congénères de l’espace s’y glissent, remplaçant ainsi peu à peu la population. Une mission des plus aisées tant son corps semble être l’objet de toutes les convoitises. Les émotions humaines vont alors commencer à lui parvenir et changer sa vision des choses.

Cause toujours tu m’intéresse. Si il y avait effectivement un scénariste dans le film et qu’il avait pensé à tant de choses, il est dommage qu’il  n’ait pas cherché à les y incorporer. On dit souvent que l’interprétation est subjective, mais à ce point jamais. C’est bien simple, rien n’indique une quelconque origine extraterrestre (une courte séquence de générique esthétique sur l’espace n’est pas suffisant), on pourrait très bien imaginer un monstre de laboratoire à la place, ou tout simplement une nymphomane psychotique dont la vision du monde est passablement déformée. Cette dernière optique aurait d’ailleurs plus de sens, mais qu’importe. Chacun voit midi à sa porte, mais l’idée de se glisser dans une peau est de toute façon absurde, comme ceux qui pensent à une propagande féministe sur la « femme objet » alors que l’inverse est tout autant vrai. Et si on pourrait polémiquer longuement sur ce qu’est ou non le film, rien n’enlève le fait qu’on s’ennui. L’appartenance à 2001 : l’odyssée de l’espace apparaît comme une évidence : outre l’aspect psychédélique rappelant la scène finale absurde de ce grand classique, on retrouve ces interminables plans et ce rythme atroce qui ont la prétention de vouloir montrer plus que ce qu’il y a. Si les efforts artistiques sont indéniables (surtout lors des rituels), que l’actrice principale se donne vraiment du mal, on est quand même éreinté par le vide scénaristique et la mollesse de son déroulement. Les défenseurs du film se bercent d’illusions, mais grand bien leur fasse de ne pas avoir souffert de la vision logique du film.

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