Riddick

Riddick
2013
David Twohy

Financièrement, Les Chroniques de Riddick ont été l’une des pires débâcles de l’histoire avec un retour sur investissement médiocre. Alors forcément, les studios en charge ont refusé d’un bloc toutes suites possibles, mais Fast & Furious étant passé par là, son acteur vedette a put mettre de sa main suffisamment pour qu’un projet plus modeste voit le jour (38 M$ de budget contre 105 M$ pour le précédent) avec tout de même neuf ans d’écart avec le dernier opus. Une longue attente qui a trouvé son public : ayant actuellement récolté 98 M$, le film devrait finir au delà des 115 M$ des Chroniques une fois sorti en Chine et au Japon, deux territoires majeurs où le précédent film avait établi un record.

On avait quitté Riddick (Vin Diesel) alors que ce dernier montait sur le trône des Necromongers, ce qui n’était pas sans irriter le principal prétendant : Vaako (Karl Urban). Ce denier, ne comptant pas en rester là, va faire miroiter à Riddick la connaissance de la position de sa planète d’origine : Furia. Mais il s’agissait en réalité d’un piège, et le corps de Riddick fut abandonné sur une planète des plus hostiles : Nemec. Relativement aride, elle cache dans ses rares points d’eau des monstres aguerris au poison redoutable. Le seul moyen pour lui de quitter cette planète consiste à se faire détecter dans une base de mercenaires, lâchant sur lui deux équipages entiers de chasseurs de primes. Pourtant, ce n’est pas lui qui a le plus à craindre…

Les conditions du retour du Furien ayant été difficiles, le film fait plus office de retour aux sources que de suite directe, prenant presque des allures de Remake de Pitch Black. Il en découle alors deux écoles : ceux qui se sentent floué de ne pas continuer l’histoire des Necromongers, n’ayant droit qu’à une scène au début et à la fin, et les autres, voyant une démonstration de ce que la saga a de meilleur à montrer, une sorte de film de démo pour rassurer les investisseurs. Et à partir de là, le film a une tout autre saveur, presque un best-of magnifique. Pourtant doté d’un budget plus que divisé par deux, le film fait preuve d’un talent fou en terme d’immersion, alliant réalisation exceptionnelle et patte graphique stupéfiante. Le design des monstres est excellent, les décors sont dotés d’une lumière surnaturelle saisissante, et les effets spéciaux sont au top. Plus que jamais le film se trouve porté par son ambiance, sublimée par une musique qui commence à prendre une tournure légendaire. Riddick en impose définitivement en tant que monstre démoniaque au cœur tendre, et à défaut d’être originale, son histoire d’animal de compagnie donne de la profondeur à une histoire il est vrai secondaire et sous-exploitée. Des personnages toujours un peu caricaturaux, malgré des bons acteurs, et la chasse à l’homme sonne comme une redite. Qu’importe le résultat est là : le film reprend la formule avec brio, donnant le meilleur de la saga. Face à ce retour en force qui connu une belle réussite en salles, une suite est en préparation, mais avec un acteur bloqué par son autre saga jusqu’en 2015 et l’année 2016 étant déjà plus que saturée au niveau calendaire, il y a fort parier qu’elle ne verra pas le jour avant trois ans.

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