Le Coq du Régiment

Le Coq du Régiment
1933
Maurice Cammage

Expression passée dans le langage courant et désignant un sacré coureur de jupons, le fameux « Coq du Régiment » nous vient donc de cette comédie d’entre guerres où apparaissait déjà un jeune Fernandel, encore loin d’avoir appréhendé toute la mesure de son potentiel, se contentant d’un rôle de faire-valoir ni très valorisant ni très inspiré.

Séducteur insatiable, le lieutenant Lucien Lavirette avait surpris son monde en se mariant, pensant qu’il avait changé, mais il n’en était rien. Même en lendemain de son mariage il n’aura ni respect ni remords, reprenant de plus belle la chasse à la donzelle. Seulement cette fois sa dernière proie va le mettre dans de beaux draps. Suite à un concours de circonstances, il va se retrouver à se faire passer pour son « ami » Medard (Fernandel), simple troufion, embourbé dans une accumulation de mensonges l’amenant à déserter contre son gré tout en étant au service de celui qui le cherche sans qu’il ne le sache, le tout avec sa femme et deux maîtresses à ses trousses.

Voilà un vaudeville assez classique, plein de quiproquos et situations farfelues et rocambolesques. Pas grand monde ne se posera de bonnes questions et si un seul protagoniste avait ne serait-ce qu’un QI de 60, tout tomberait à l’eau tant les fils sont énormes. Pour peu qu’on ne se pose absolument aucune question, on pourra éventuellement sourire deux trois fois malgré le jeu assez atroce de la plupart des acteurs et actrices (surtout la sœur, mon dieu quelle cagole !), mais dès qu’on rentre dans l’analyse tout s’écroule et devient même néfaste. Déjà, à partir du moment où le stratagème responsable du quiproquo a échoué, pourquoi avoir persisté au lieu d’expliquer simplement ? Sans le côté mufle bien sûr, il faut savoir couvrir ses arrières. En parlant de se couvrir, quelle est dont cette morale ? Oh oui, on peut tromper sans conséquences ? Au mieux c’est maladroit, au pire c’est malsain, même pour l’époque. Et pour rester dans l’irrespect le plus flagrant, Lavirette et Medard sont amis ? Vraiment ? Pour des « frères de lait », on a rarement vu de tels rapports maître / esclave. L’aspect comique est donc léger, et tout le reste oscille entre maladresse et faute de goût. Même pour les fans du cheval marseillais, l’intérêt n’y est pas.

Cette entrée a été publiée dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire