Quelques minutes après minuit

Quelques minutes après minuit
2017
Juan Antonio Bayona

Mondialement reconnu grâce à L’Orphelinat puis enchaînant derrière sur un très grand succès, au point de ce voir confier l’un des plus gros blockbuster de l’an prochain, Jurassic World 2, Juan Antonio Bayona a néanmoins essuyé une sacrée claque avec son dernier long-métrage, sorte de conte pour enfants. C’est bien simple, en dehors de son Espagne natale, le film fut un bide partout ailleurs et les 48 M$ de budget initial n’ont même pas été amortis. Il faut dire que le genre a été pleinement écumé et il est difficile de se démarquer, même quand on ressort avec autant de Goya (équivalent espagnol des Oscars).

Faire face à la maladie c’est difficile, surtout quand ça touche un proche et d’autant plus quand on est un enfant. En plein déni et cherchant un moyen de penser à autre chose qu’au cancer qui ronge sa mère (Felicity Jones), le jeune Conor va s’enfuir dans son imaginaire, s’inventant un arbre géant qui viendrait le voir tous les jours à minuit sept. Ce dernier lui racontera trois histoires censées l’aider.

Oh qu’il est difficile de passer après Le Labyrinthe de Pan et Le Secret de Terabithia ! Les trois films sont thématiquement strictement identiques : un enfant s’invente un monde pour affronter la mort. Or ce film est à des années lumières du génie créatif du premier et n’approche en rien de la force poétique du second. La seule chose que l’on retiendra de ce film, hormis la présence commerciale de Sigourney Weaver et la fausse joie de voir le nom de Liam Neeson s’afficher au générique, n’étant en fait que la voix de l’arbre, c’est les très belles présentations animées des deux premières histoires, non sans rappeler le style épuré mais magnifique de la présentation des reliques dans Harry Potter 7. Je dis bien deux et non trois car après deux belles leçons sublimement mises en scène, la troisième histoire n’en est pas une et sera jeté en mode « ah oui mince on avait annoncé trois histoires ! Bah tant pis… « . Pour le reste, les effets spéciaux se limiteront à l’arbre, bien fait mais vite lassant et on a connu conteur plus passionnant, l’histoire de l’enfant est très lisse, les personnages creux, les acteurs transparents et côté émotion c’est le néant absolu. On dirait une petite nouvelle péniblement étirée pour un long-métrage bien vide et qui ne tient pas une seconde la comparaison avec les modèles du genre.

Cette entrée a été publiée dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire