Beauté cachée

Beauté cachée
2016
David Frankel

Casting de rêve, histoire bouleversante et magie de Noël, le film avait tout pour être un des gros cartons de cette fin d’année. Peu de surprises en vue avec une bande-annonce efficace qui annonçait un beau film plein d’émotion et de féerie, mais pourtant à sa sortie le film fut assassiné par des critiques abyssales. Publicité mensongère ? Totalement oui, mais en fait non. Attention, ça va spoiler à blinde.

Perdre quelqu’un est tragique, surtout quand c’est la personne la plus cher au monde à vos yeux. Il y a deux ans Howard (Will Smith) perdait sa fille de six ans, depuis le monde s’est arrêté et il déambule tel un mort-vivant. Essuyant échec sur échec en tentant de lui venir en aide, ses amis et associés (Kate Winslet, Edward Norton et Michael Pena) vont à force se retrouver dos au mur tant la désertion de leur ami a plongé leur entreprise au bord de la faillite, et il est urgent pour eux de le faire revenir à la raison pour sauver les meubles en signant un accord avec un repreneur. À l’aide d’un détective privé, ils vont découvrir que Howard envoie régulièrement des lettres à la Mort, l’Amour et le Temps, l’occasion rêvée pour le déclarer fou et signer à sa place en engageant trois acteurs (incluant Keira Knightley et Helen Mirren) pour interpréter les trois entités.

En voyant la bande-annonce, je m’attendais à un film lorgnant du côté fantastique en faisant réellement intervenir trois entités quasi divines, donnant ainsi un aspect très poétique au film. Mais non, la déception sera entière en découvrant que les trois sauveurs ne sont en réalité que trois artistes ratés qui ne seront là que par avidité, enlevant ainsi le mystique fantasmé. On passera alors le film entier à se dire que l’idée qu’on se faisait du film était bien meilleure que celle effective, ressemblant carrément plus à un coup de pute qu’à un sauvetage magnifique et charitable. Pire encore, on passera notre temps à côtoyer des personnages captivants sans jamais entrer vraiment dans leurs vies, donnant une impression de fainéantise quant au développement de chacun. Si le film est malgré tout correct, on ne peut que rager de voir le potentiel lattant inexploité, à moins que… Volte face dans la dernière ligne droite, nous rappelant une petite phrase anodine de la marraine de « La Fée des anges » (Naomie Harris) qui nous revient en pleine face. Un retournement exceptionnel qui aurait dû faire date dans l’histoire du cinéma, mais c’est amené tellement maladroitement entre une direction d’acteur en semi-teinte et une réal de téléfilm qu’on sera tout juste ému. Pareillement, la dernière séquence avec le pont arrive dans l’incrédulité la plus totale, nous révélant qu’on avait en réalité le film qu’on voulait depuis le début mais que les scénaristes ont fait n’importe quoi au profit d’un twist qui se vautre là aussi à cause de la mise en scène bien trop terre-à-terre. Le potentiel du film était colossal, le film a eu les moyens de ses ambitions et le scénario aurait pu faire date. Qu’un film se vautre est une chose, mais arrive un stade où le moral en prend un coup.

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