Buffet froid

Buffet froid
1979
Bertrand Blier

Quand on veut se lancer dans le film de genre, le public se refroidi aussi sec. Pas folle la guêpe, l’expérience parle d’elle-même : la plupart du temps quand on parle cinéma de genre ça se fini en œuvre sur-intellectualisée qui se veut faussement subversive alors qu’en fait c’est tout simplement du grand n’importe quoi ennuyeux à souhait avec un rythme atroce. C’est exactement ce qu’il en est ressorti lors de l’exploitation en salles du film, mais d’années en années il a réussi à se forger une réputation de film culte complètement barré.

Parfois on marche tranquillement dans le métro, on laisse traîner son couteau et paf, sans même s’en rendre compte on plante le premier venu. Une maladresse qui a touché Alphonse Tram (Gérard Depardieu), bien désolé pour le pauvre comptable (Michel Serrault) qui a croisé sa route. Ce genre d’accident fortuit est monnaie courante ces derniers temps en ville, et malheureusement pour lui les désagréments vont se succéder. Bah ouais mais c’est chiant aussi de devoir se débarrasser des corps !

Rah la la, mais qu’elle sale manie ils ont les gens de se faire tuer de partout… Dans une espèce de monde amorphe, le meurtre est devenu aussi banal qu’un petit coup de pinard, ça détend et ça remet les idées en place. Même la police constate les assassinats avec la même indifférence que si on leur demandait de quelle couleur est la chaussée. Cela donne un côté particulièrement surréaliste au film, surfant sur la vibe du « meurtre tranquille ». Globalement ça marche assez bien, notamment grâce au jeu des acteurs qui restituent bien cette sensation de blase. Parmi eux on retrouvera Bernard Blier, Jean Carmet, Jean Benguigui et même Carole Bouquet, c’est dire le prestige. Oui mais voilà, ça reste gentillet. Le seul moment où le film se lâche un peu c’est dans l’espèce de manoir, le temps d’une scène, le reste du temps c’est un comique assez routinier qui s’installe. Il n’y a pas de réflexion derrière, pas plus qu’il n’y a d’explication. On est d’abord séduit par le décalage, mais cette folie timide lassera bien vite.

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