John Wick 2

John Wick 2
2017
Chad Stahelski

Un peu comme pour Taken 2, le film arrive de nulle part dans la mesure où John Wick se suffisait largement à lui-même et qu’il n’avait pas forcément vocation à devenir une franchise, mais fort d’un très bon succès critique et commercial une suite fut lancée. On pouvait légitimement se demander s’il y avait effectivement matière à creuser plus et visiblement les spectateurs étaient très curieux de voir ça puisqu’en seulement une semaine cette suite dépassait déjà son prédécesseur.

Enchaînant quasiment directement après la dernière scène du premier, on retrouve John Wick (Keanu Reeves) finissant ce qu’il avait commencé en allant récupérer sa voiture. Pour son vieil ami Santino, toute cette agitation ne laisse plus aucune place au doute : John est de retour et il est plus en forme que jamais. Ce dernier lui devant une dette, Santino va lui demander de l’honorer en faisant une mission pour lui. Prit au piège des règles du milieu, John Wick n’aura de choix que de respecter ses engagements et tirer un trait sur sa retraite.

En voyant cette suite, on prend vraiment conscience du potentiel de l’univers établi, le film en tire avantageusement parti, il y apporte nombre de bonnes idées mais la trame principale peine à se justifier. Pas de doutes, le héros a une classe folle, son histoire est très travaillée et son passé fascine, mais son présent beaucoup moins. Si le principe des pactes via l’organisation de Ian McShane, patron du Continental (organisation neutre qui gère les lois et la morale des mafias mondiales, en plus de proposer une chaîne d’hôtellerie internationale avec son propre code étique),  sonne très classieux, de même que tout ce qui entoure ce monde de l’ombre, la dette que doit Wick à Santino semble n’être qu’un prétexte pour relancer l’action et lui faire reprendre du service bien gratuitement. Même le personnage de Laurence Fishburne, pourtant largement mit en avant, ne sert en rien à l’intrigue. Dommage que l’histoire soit à ce point bâclée car les personnages sont très bien écrits et l’organisation est une mine d’or, nous amenant même quelques gadgets novateurs à l’image des vêtements-pare-balle, sorte de gilet-pare-balle en plus discret mais absorbant moins l’impact (= mégas hématomes). Côté action on nous ressert du gun-fight très chorégraphié comme dans le premier volet, les plans sont très lisibles et comme le budget est en hausse les armes sont plus grosses, il y a plus de morts et les décors sont encore plus beaux. On est loin du film bourrin décérébré et la formule est vraiment très bonne, mais le scénario principal manque de relief et au final on se retrouve avec une version plus grosse du premier mais sans la saveur originelle.

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