Final Fantasy X-2 HD Remaster

Final Fantasy X-2 HD Remaster
2016
PC

Lors de ma première expérience avec Final Fantasy X l’essai ne fut pas concluant, la faute à des prédécesseurs de trop grande qualité rendant toute baisse de niveau dramatique. Donc forcément, l’envie de jouer à la suite ne s’était pas fait sentir, mais entre temps il y a eu FFXIII, prouvant qu’un départ mitigé peut donner lieu à des suites réussies. De plus, grâce à la version FFX HD Remaster mon jugement sur le jeu original s’était largement adouci, de quoi envisager sereinement cette suite.

Graphismes : 12 / 20

Si sur la technique pure le jeu est strictement identique au premier, réutilisant le même moteur graphique, les choix opérés sont dommageables. La position de la caméra est toujours aussi mauvaise, la mise en scène fait plus minimaliste que jamais, le nombre de cinématiques est faible, aucune surprise visuelle au programme puisque l’on ne fait que retourner dans les endroits déjà connus de Spira et les nouveautés sont atroces en terme de design. Tous les nouveaux personnages ont un look ignoble et la plupart des vétisphères sont peu inspirées voir moches. Avec la disparition des chimères les combats perdent eux aussi en impact et plus généralement le manque d’ambition transparaît à l’image.

Jouabilité : 08 / 20

Aussi complexe qu’ennuyeux. Le système de combat repose sur deux grands principes : les vétisphères qu’on pose sur des palettes, soit des jobs avec lesquels on peut switcher à n’importe quel moment, et les familiers. Le système de capture des familiers est aussi peu intuitif qu’inutile tant le rapport gain de puissance / perte de temps est risible, d’autant que leur design vous arrachera souvent la rétine. Et comme on remplace l’une des filles par l’un de ces montres si on veut s’en servir, on préférera s’en passer. Pour les vétisphères, gagnant en puissance à mesure que les compétences se débloquent (bien qu’on retourne sur un système de gain de niveau traditionnel, fini le sphérier), l’utilisation est très lourde tant les transformations sont longues et de toute façon non seulement la plupart ne servent à rien, mais en plus on en pourra guère plus se spécialiser que dans trois ou quatre domaines tant la progression est lente. Côté combats on reste sur du tour-par-tour actif-passif, donc rien de très immersif et la longueur de certains affrontement vous lassera. De manière générale, le succession de missions anecdotiques qu’est le jeu ne suscitera pas l’excitation.

Durée de vie : 14 / 20

Si les amateurs de 100% seront ravis avec une quantité astronomique de missions, une pléthore de familiers à trouver et entraîner, et une multitude de vétisphères à compléter, leur donnant accès à une centaine d’heures de jeu, ceux qui souhaitent se concentrer sur l’aventure principale seront bien plus déçus. En effet, la difficulté du jeu étant parfois étrangement corsée (les monstres de pallier du dernier donjon sont largement plus forts que le boss de fin) il sera pratiquement impossible de finir le jeu en dessous du lvl 60, obligeant à faire pas mal de lvl-up, et comme en plus il faudrait avoir la solution sous les yeux pour savoir comment tracer et ne faire que les missions obligatoires, on peinera à finir le jeu en moins de 40 heures, ce qui représente un investissement de temps considérable, surtout si on considère que le jeu ne le mérite pas.

Bande son : 13 / 20

Difficile de se tromper quand on reprend l’une des meilleures bande-son de l’histoire, mais le jeu changeant beaucoup d’ambiance il ne reprend que trop rarement les thèmes de son prédécesseur. On se retrouve ici avec des compositions électro et j-pop pas très mélodieuses, clairement en deçà de ce à quoi on était habitué.

Scénario : 06 / 20

Quelle claque ! Bien sûr, le jeu ne partait pas de grand chose : une sphère montrant Tidus et l’envie de Yuna de partir à l’aventure. Mais tout de même, il y avait un point crucial qu’on avait hâte de voir développé, celui du religieux. Pour un univers basé intégralement là dessus, voir la raison première de la fois disparaître après qu’un scandale monstrueux est mit en avant la supercherie de leurs prophètes, ça a de quoi ébranler son monde. Pourtant, si le jeu l’aborde effectivement et que la chute de Yevon et la montée d’un nouveau précepte sont l’un des sous-thème principaux, le traitement reste superficiel et se retrouve noyé sous l’amas de missions annexes où des intervenants lambda requièrent votre aide. Vegnagun n’a aucun charisme, il n’y a au fond pas de vrai antagoniste dans l’histoire et le lien avec Tidus est très faible, rendant presque hors sujet la fin bonus obtenue après avoir récité religieusement la solution (sans quoi atteindre les 100% serait un coup du hasard ahurissant tant le timing tient de la chance pour ne pas rater le créneau de certaines missions). Une ligne principale faiblarde, des sous-intrigues mauvaises et des nouveaux personnages oubliables. Tout un programme…

Note Globale : 09 / 20

Il n’y a pas forcément besoin d’un bon scénario pour faire un grand jeu. La preuve en est avec FFXII, qui compensait par la richesse de son univers, ses personnages charismatiques (en dehors de Vaan et Pennelo qui servent de réceptacles vides pour le spectateur) et un vent d’aventure saisissant. Seulement ici, l’univers est non seulement déjà connu mais en plus on perd pas mal en richesse avec la disparition de Yevon et des chimères, de même que nos précédents protagonistes, exceptés Yuna et Rikku, passent au second plan au profit de nouveaux très oubliables et au design atroce. Et comme la trame principale et la quasi totalité des quêtes annexes n’ont que peu d’intérêt, le manque de créativité visuelle ou sonore pèse d’autant plus, et même le plaisir de remplir son sphérier n’est plus là. À la place, le jeu nous propose un système de combat lourd mélangeant jobs, gain de niveaux classique et élevage de monstres. Une multitude de stratégies possibles mais qui ne nous exempt pas de séances de leveling pénibles, rendant très attrayant la combinaison vitesse 4X / supercharge / combats fréquents / combats auto / joystick gauche calé avec un élastique. Tout ça pour au final être obligé d’aller voir la vraie fin sur internet car obtenir la fin parfaite est quasi impossible et de toute façon elle n’a aucun intérêt. Une petite aventure « girl power » qui avait l’air sympathique, mais entre son système de jeu mal fichu et une ambition au rabais, retourner sur Spira n’était finalement pas une si bonne idée.

Cette entrée a été publiée dans Critiques, Jeux vidéo. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire