La 5ème vague

La 5ème vague
2016
J Blakeson

Quelques mois après la sortie du roman de Rick Yancey, le phénomène était tel que la mise en chantier d’un film a été commandé dans la foulée, et un an plus tard le tournage débutait déjà, emboîtant le pas du second opus littéraire, et la sortie d’un troisième est imminente. Nouveau roman de jeunesse dans la lignée des Divergente et Hunger Games, on change cette fois d’oppresseur puisque la menace est désormais extraterrestre.

Tout a commencé par un gigantesque vaisseau débarquant sur Terre, aussi mystérieux qu’inquiétant. Il ne fit rien que parcourir le globe pendant quelques jours, puis se fut la première vague : une onde magnétique qui détruisit tout système électrique et paralysa les communications. Était-ce un message hostile ? Une question à laquelle la deuxième vague y répondit quand des frappes sismiques retentirent, faisant s’abattre des tsunamis dévastateurs réduisant à néant les villes côtières, là où s’entasse une bonne partie de nos semblables. Pourtant, la troisième vague fut encore plus dévastatrice : une mutation extraterrestre du virus de la grippe aviaire décima plus de la moitié des survivants. Une fois la population suffisamment réduite et affaiblie, la quatrième vague fut lancée : l’infiltration. Déguisés en humains, les envahisseurs ont prit les armes et traquent les rescapés. Une cinquième vague d’extermination totale semble inévitable, et la jeune Cassie (Chloë Grace Moretz) se retrouve livrée à elle même dans ce contexte de fin du monde, souhaitant retrouver son petit frère, emmené dans un camp militaire par le Colonel Vosch (Liev Schreiber) pour être formé à devenir la force de contre-attaque face à l’ennemi.

On a dit un sacré paquet de conneries sur ce film, ou sur le livre en général, déclarant qu’avoir un comportement réaliste et intelligent est pour un enfant inconcevable. Alors non, désolé, tous les enfants ne sont pas totalement cons, et je n’ai, pour ma part, pas trouvé les protagonistes si mûrs et réfléchis. Je dirais même plus qu’ils sont plutôt lents à la détente tant nombre de passages incohérents m’ont intrigué et poussé à me questionner sur de fausses apparences. Et c’est là où le film fait plaisir et fait preuve d’ingéniosité : il ne laisse effectivement rien au hasard, et les révélations qui se dessinaient sont exactement celles qu’on espérait, et ça se fait dans la finesse. Il est d’ailleurs probable qu’une majorité des spectateurs passe à côté des indices. Une histoire d’invasion solide et réaliste donc, jouissant d’une bonne histoire, mais pas totalement irréprochable pour autant. On ne sait par exemple rien sur les extraterrestres, que ce soit leurs origines, la raison de leur présence ou même leur apparence puisque comment être sûr de ne serait-ce qu’en avoir vu un ? On a peut-être aperçu des clones, des humains contrôlés biologiquement ou technologiquement, mais comment en être certain ? D’un autre côté, cela enrichi le background et participe à cette ambiance si pesante et réaliste. Sans tomber dans le gore ou le provocateur, le film s’autorise des choses assez osées, comme d’horribles massacres de masses hors champ ou suggérés, mais aussi de l’instrumentalisation d’enfants qui n’hésitent plus à prendre les armes. C’est bien fait, la mise en scène est excellente, les effets spéciaux convaincants malgré le budget restreint (38 M$), et puis surtout on peut compter sur l’immense Chloë Grace Moretz, qui en plus de son talent habituel s’affirme désormais comme femme fatale. On aurait pu parler de vraiment très grand film s’il n’y avait pas par moment un côté un peu bébête, spécialement présent dans la dernière scène qui frise le ridicule. Reste un très bon démarrage pour cette nouvelle saga, qui on l’espère connaîtra un bon maintient (au moins 120 M$ dans le monde – actuellement 70 M$), sans quoi on risque de ne pas pouvoir découvrir la suite des aventures au cinéma.

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