American Ultra

American Ultra
2015
Nima Nourizadeh

Reconduisant l’équipe gagnante du sympathique Adventureland, le réalisateur du déjanté Projet X nous promettait de mettre les bouchées double pour ce qui s’annonçait comme l’une des belles surprises de la fin de l’été. Agenda surchargé et indisponibilité ont repoussé mon visionnage, et l’échec cuisant du film au box-office m’avait quelque peu refroidi : malgré un faible budget et une bonne distribution, le coût brut ne fut même pas amorti. Il faut parfois savoir écouter les signes…

On a beau essayer d’avancer dans la vie, vouloir tailler la route, il y aura toujours un arbre à la con qui viendra vous barrer la route. Pour Pheobe (Kristen Stewart), ce boulet qu’elle traîne c’est Mike (Jesse Eisenberg), un pauvre junkie qui a peur de tout et qui se contente bien modestement de tenir la caisse d’un super-marché, et elle s’en est pourtant entichée. Constamment défoncé, à l’ouest et affublé d’une tête de con, personne n’aurait pu s’en douter, même pas lui tant il est ravagé et qu’il a tout oublié, mais pourtant Mike est en réalité un agent ultra de la CIA, et le gouvernement (Bill Pullman) souhaite se débarrasser de lui.

Je me sens souillé comme une vieille pute désabusée. Les bande-annonce promettaient un bon gros délire sur un type qui devient agent secret dès qu’il est stone, bourré d’action, d’explosions et d’irrévérence, mais la réalité est bien différente. Déjà il n’y a aucun rapport entre la prise de drogue et le fait d’être agent secret, hormis que c’est plus ou moins l’excuse du film pour justifier le fait que le héros ait tout oublié de cet arc de sa vie, et cela ne le rend ni plus efficace ni invulnérable. De même, étant continuellement amorphe et déconnecté et sa prise de substance se faisant en continue, elle n’affecte en rien ni sa personnalité ni l’état d’esprit du film. Il n’y a d’ailleurs pas d’évolution des personnages, qui se contentent de passer outre les diverses « révélations » de l’intrigue. Côté action c’est aussi assez pauvre, pareil pour l’humour, les rares bons moments se comptant sur les doigts d’une main. Pas non plus chiant, affligeant ou débile, le film est juste fainéant et ne répond à pratiquement aucune de nos attentes, et c’est dur à cautionner.

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