Taken 3

Taken 3
2015
Olivier Megaton

Véritable claque, Taken est probablement le meilleur film d’action de tous les temps. Héros charismatique à l’efficacité redoutable, scènes d’action d’anthologie, et pas un seul temps mort, faisant du film une purge d’adrénaline. La jouissance incarnée, mais en faire une suite était risqué. Et effectivement, même si Taken 2 était lui aussi un très bon film d’action ultra dynamique, transformant au passage la pauvre petite fille (Maggie Grace) en digne héritière totalement bad-ass, ayant la bonne idée de proposer en plus un cadre original, il n’en restait pas moins décevant compte tenu du modèle de perfection du premier. Alors aller jusqu’à un troisième film, c’est vraiment de la gourmandise, pure spéculation sur les 376 M$ grassement engrangés par le second. Et évidemment, malgré le savoir faire de Luc Besson et une tentative de renouveau, l’érosion se poursuit.

Après avoir vu sa fille puis son ex-femme (Famke Janssen) se faire kidnapper, les temps sont décidément très durs pour l’ex agent Bryan Mills (Liam Neeson) qui découvrira le cadavre de la mère de sa fille allongé sur son propre lit dans son appart, avec à la clef un appel anonyme faisant de lui le principal suspect. Sous le choc mais souhaitant découvrir la vérité, et ne faisant que moyennement confiance à la police (Forest Whitaker), il va alors se soustraire à son arrestation pour partir en quête de justice.

Après Paris et Istanbul, le saga tombe dans le classicisme en prenant place à Los Angeles, un choix regrettable qui enlève toute forme d’identité visuelle. Mais là où le film est une réelle trahison, c’est que la purge d’action n’est plus du tout au rendez-vous. Bien sûr, il y a quelques grosses scènes musclées, mais rien de comparable, à moins que ça ne soit la portée moindre qui rend le spectacle moins prenant. Pire encore, le héros prend un coup de vieux, multiplie les erreurs à la con, et la fusillade dans le penthouse aurait dû lui coûter la vie une bonne centaine de fois. Bien sûr, il a toujours eu une chance presque aussi importante que son talent, mais l’équilibre n’est plus du tout maintenu. L’histoire, certes jamais terrible, frôle la caricature ici, et les enjeux sont moindre. Le changement de casting concernant le mari de Lenor (Dougray Scott) passe aussi difficilement, d’autant que son personnage n’a aucune cohérence. De plus, point d’évolution du côté de la fille, redevenant la pauvre petite chose des débuts. Le ratage est-il complet pour autant ? N’abusons pas, au lieu d’un gros film d’action, on passe dans le revenge-movie correct, toujours porté par une pointure du genre. De plus, le chef de la police est un plus non négligeable, apportant un peu de réflexion et d’expertise à l’ensemble, permettant de sauver les meubles. Mais par pitié arrêtez le massacre. Après Die Hard 5 et Expendables 3, quelle sera la prochaine saga à ne pas avoir su s’arrêter ?

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