Thor : Le Monde des ténèbres


Thor : Le Monde des ténèbres
2013
Alan Taylor

Les films de super héros ont toujours été de bons fers de lance pour le box office, malgré quelques ratés retentissants comme avec Green Lantern, mais depuis que Disney est passé par là et a racheter Marvel, un dynamisme et un ordre nouveau furent instaurés avec dans la ligne de mir le rassemblement ultime : Avengers. Troisième plus gros succès historique avec 1 519 M$, le film avait fait pâlir le précédent record de la franchise détenu par Iron Man 2 et ses 623 M$. Seul nouvel épisode héroïque sorti depuis, Iron Man 3 a transcendé la saga avec 1 215 M$, prouvant qu’il y a eu un avant et qu’il y a désormais un après Avengers. Second personnage le plus populaire derrière l’homme en armure, le très bon Thor avait fait son petit bout de chemin avec 449 M$ dans le monde, un score qu’il doublera sans nuls doutes aux vus des premiers résultats.

Pour permettre à Thor (Chris Hemsworth) d’aider à sauver la Terre d’une nouvelle menace orchestrée par son redoutable frère Loki (Tom Hiddleston), le Bifröst (voûte de transport céleste) avait été réparé, mais son retour sur Terre était jusqu’alors reporté pour ramener l’ordre dans les neuf royaumes et ainsi s’assurer de la légitimité de sa succession auprès de son père Odin (Anthony Hopkins). Mais finalement l’une des plus terribles menaces ayant jamais pesé sur l’univers s’apprête à refaire surface : l’Ether. Arme destructrice répandant les ténèbres sur le monde, elle avait été créée par les elfes noirs, dont leur chef est sorti de son hibernation suite à la découverte de la source de l’Ether, cachée dans les entrailles de la Terre. Une sombre découverte dû à l’acharnement de Jane Foster (Natalie Portman), la chère et tendre de Thor dont l’éloignement et ses répercussions pourraient avoir causé la fin de toute forme de vie…

Ah, les joies des énormes blockbuster Marvel ! Incontestablement une référence du genre, le studio multiplie les projets ambitieux et nous offre des spectacles plus grandiloquent que jamais. La surenchère n’en fini plus : après la 3D, les sièges mouvants équipent désormais nos salles (ou une partie du moins). Révolution ou gadget inventé pour extorquer plus d’argent ? Avec des séances à 20€ le cinéma devient une véritable attraction, mais on est loin de la qualité des parcs spécialisés (enfin je suppose, le prix est trop abusif pour tenter l’expérience). Donc on retrouve avec plaisir des environnements hors du commun, des structures colossales, des monstres horribles, des elfes qui font peur, des explosions énormes et d’intenses combats. Le spectateur est donc comblé, d’autant que l’histoire se la joue complexe, sombre et dramatique. Quelques personnages secondaires intéressants, des idées bien exploitées, on a clairement affaire à un bon film. Malheureusement, sur bien des points il se montre inférieur au premier. Le changement de réalisateur est assez néfaste : certains plans sont brouillons, les effets de lumières moins beaux, les effets spéciaux moins fins et même le rythme est inférieur. De même, l’histoire, bien que plus complexe, est décevante : sa validité scientifique est inexistante entre les histoires alarmantes de trous dimensionnels, les problèmes d’oxygène, et pire de tout, sa fin, une aberration. On ne sait ni comment ni pourquoi et c’est juste débile. Mais le plus grave, c’est que l’humour qui apportait un plus indéniable à son prédécesseur est quasi absent, les quelques vraiment bonnes idées ne sont pas suffisamment exploitées (master exhibition). Le film reste donc très solide et remplit pleinement son rôle de divertissement épique en nous offrant des scènes de plus en plus spectaculaires, mais le résultat est un peu moins convaincant. Si la tendance du « privilégier le spectacle au scénario » se confirme, l’inquiétude sera de mise, mais la franchise a encore de beaux jours devant elle.

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